L’agroforesterie est une méthode d’implantation d’alignement d’arbres au cœur des parcelles agricoles. L’enjeu est de jouer sur les interactions possibles entre les plantes cultivées et des essences rares sélectionnées, mais aussi avec les animaux élevés pour optimiser et diversifier sa production.
Les bouquets d’essences d’arbres sont sélectionnés en fonction du milieu et des besoins de l’agriculteur. Les densités sont ainsi adaptées aux systèmes de production agricole, l’intérêt étant de réintroduire une biodiversité qui enclenche des complémentarités. De cette manière, l’arbre stocke du carbone dans la biomasse et contribue à la fertilisation du sol, tout en protégeant les cultures et l’eau.
En réfléchissant à l’aménagement et à un choix d’essences judicieux, le risque de compétition avec les cultures peut être transformé en complémentarité, voire même augmenter la productivité totale.
Après la seconde guerre mondiale, les arbres ont été systématiquement éliminés des champs, pour intensifier les cultures: l’agriculture s’est artificialisée. Grâce à cette technique, l’azote comme le carbone peuvent être stockés et non plus seulement apportés par intrants.
Avec le développement de l’agroforesterie, l’arbre peut aujourd’hui reprendre sa place ancestrale dans les cultures. Si l’arbre en plein champ est un atout environnemental évident, il peut aussi être un atout économique, étant donné sa diversité d’usages.
A court terme certaines essences représentent un excéllent fourrage complémentaire en période estivale. Sur un temps moyen, il est possiblble de produire du bois de chauffage issu de la taille de formation des hauts jets ou de l’exploitation des trognes…
Enfin après une croissance de 40 ans, cerise sur le gâteau l’agroforesterie représente une forme de capitalisation verte. En effet, certaines essences sont précieuses et très recherchées sur des marchés de niche comme le luxe. Lorsque le système agroforestier est bien pensé et la valorisation des arbres bien accompagnée, ils deviennent alors une production complémentaire sur un même espace sans nuire à l’activité agricole principale.
Les pouvoirs publics ont bien compris ces atouts, puisque l’Europe et les collectivités territoriales peuvent subventionner jusqu’à 100% une première implantation et son entretien sur les premières années.
Quelques chiffres
- L’état des lieux chiffré montre depuis le début des années 1990 un ralentissement des destructions, mais avec un ratio plantation / destruction toujours déficitaire.
- D’abord nous pouvons souligner que les systèmes agroforestiers hérités restent en 2017 les plus répandus.
- Le bocage (700 000 kms).
- Les prés-vergers (100 000 ha).
- L’agroforesterie intra-parcellaire (15 000 ha)